Un lundi… un mercredi soir à la Caza
La Caza se dresse, fière d’accueillir, outre les jeunes d’Echallens certains jours, des migrants de l’abri PC et des bénévoles de l’AAME chaque semaine depuis 6 mois.
18h50. Pas un bruit. Un bénévole, clé en main, entre, allume, active le Wi-Fi et met en place jeux et boissons.
Une farandole de personnes souriantes arrivent, les unes armées de douceurs (qui seront vite englouties par tous, sans distinction) et les autres, heureuses et reconnaissantes de trouver un abri chaud, convivial et connecté.
La maison se met à vivre, on peut y sentir le pouls puissant, les étages bruissent de sonorités lointaines, inconnues et joyeuses. Des canapés invitent à s’y asseoir et permettent à chacun de profiter d’une trêve. Venus d’Afghanistan, d’Erythrée, de Guinée, d’Irak, de Syrie, de Libye, d’Algérie, du Maroc et de bien d’autres contrées encore, certains vont braquer leur attention sur leur portable pendant que d’autres entreront en lien avec nous, bénévoles, grâce notamment à des jeux. Mains, mimes, mimiques et français appris vaillamment aideront à installer le dialogue.
Il y a de la chaleur humaine dans les regards et les propos échangés. On écoute des questions sans réponse possible, des histoires de familles laissées au pays, des histoires d’errance, de découragement, d’épreuves nouvelles jour après jour. Mais on entend aussi la fierté de leurs origines, le fol espoir d’un futur en Europe, la forte énergie de la jeunesse.
Dans les médias, les images des réfugiés, auxquelles nous sommes quotidiennement confrontés, bouleversent et procurent un sentiment d’impuissance. Alors, pousser la porte de la Caza permet d’être dans l’action, d’apporter un peu d’aide et de réconfort, pour un temps, à ces personnes en exil.
L’enrichissement apporté par ces moments de partage est énorme, les émotions de part et d’autre réelles et profondes.
21h30-21h45. Des bruits de vaisselle, des « bonsoir, bonne nuit, à la prochaine » retentissent, des poignées de mains s’échangent. Et encore des sourires…Petit à petit, la maison se vide et la chaleur humaine emmagasinée accompagne les uns et les autres jusque dans leur foyer.
C’était un lundi… peut-être un mercredi…
Martine, bénévole à l’AAME